Tests de dépistage du covid-19 : l'éclairage des probabilités conditionnelles - Lycée de la Côte d'Albâtre

Tests de dépistage du covid-19 : l’éclairage des probabilités conditionnelles

, par Grégory Roure - Format PDF Enregistrer au format PDF

 Spécificité versus sensibilité

Un test n’est jamais fiable à 100 %.
Deux types d’erreurs sont possibles :

  • les faux positifs (un diagnostic positif alors que la personne n’est pas malade)
  • les faux négatifs ( la personne est malade mais n’est pas diagnostiquée).

Un test est ainsi caractérisé par deux paramètres qui sont tous deux des probabilités conditionnelles :

  • sa sensibilité (la probabilité qu’une personne porteuse du virus soit positive)
  • sa spécificité (la probabilité qu’une personne non infectée soit négative).

Pour les tests dont le caractère « positif » est déterminé selon une grandeur mesurée, c’est le choix du seuil à partir duquel on déclare une personne positive qui influe le plus sur la sensibilité et la spécificité du test (selon le choix du seuil on augmente une probabilité au détriment de l’autre).

Outre les difficultés liées au manque de tests, de réactifs, d’infrastructure… la problématique sur l’opportunité, ou non, d’un dépistage généralisé est spécifique à ces notions de faux positifs et faux négatifs :

  • Un test qui crée de nombreux faux positifs entraîne une surcharge inutile du système de santé, des risquent liés à une éventuelle médicalisation inutile, des risques psychologiques pour les personnes faussement diagnostiquées.
  • Un test qui laisse passer de nombreux faux négatifs a peu d’intérêt dans le cadre du dépistage d’une maladie très contagieuse puisqu’un grand nombre de porteurs du virus n’est pas dépisté comme tel et pense donc ne pas être porteur du virus.

Parmi les premiers tests élaborés pour le covid 19 (fin mars 2020), les hôpitaux disposaient du "reverse-transcription polymerase chain reaction" (RT-PCR, par prélèvement nasal) dont la sensibilité était évaluée par certains à 60 % et la spécificité à 75 %, ce qui laisse 40 % des porteurs du virus diagnostiqués négatifs, et 25 % des individus sains diagnostiqués positifs. La réalisation d’un second test permet faire chuter ces pourcentages mais cela explique en partie qu’ils soient réservés aux populations présentant des symptômes. Le recours à d’autres moyens de dépistage (scanner ou radio des poumons) permet aussi d’améliorer grandement ces probabilités.

Dans l’optique du dé-confinement, les tests de recherche d’anti-corps ou d’antigènes (par prélèvement sanguin) sont mis en avant par certains médecins notamment car leur spécificité est très bonne (plus de 99 %) ce qui permet d’éviter les faux positifs, donc d’affirmer que presque toutes les personnes positives ont été en contact avec le virus et donc, si elles sont guéries, de pouvoir les dé-confiner sans risque. Par contre sa sensibilité (70 % au mieux) ne permet pas d’en faire un outil de dépistage très efficace : 30 % des porteurs du virus ne seraient pas dépistés.

Fin avril(2020), selon des sources médicales, la sensibilité des tests RT-PCR serait plutôt de 70% et la spécificité excellente (99.9%) et pour les tests sanguins, sensibilité et spécificité seraient au-delà de 90%. Fin juin les premiers tests salivaires étaient annoncés avec une sensibilité de 70% et une spécificité de 95%.
La notice des auto-tests distribués aux enseignants dans les lycée en mai 2021 annonçait une spécificité de 99.8% et une sensibilité de 98.1%.
Les calculs de la partie suivantes sont basés sur les premières données disponibles et sont donc un peu caricaturaux, même si la problématique exposée (sur le rôle du taux de prévalence) reste pertinente, même pour des sensibilité et spécialité de plus de 90% comme le montre, en conclusion, l’exemple du VIH.

Police pour dyslexie ?
Interlignage double ?